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déjà des médecins ont contesté l’incinération

21 mai 2007, 22:57, par louis

en février 2005, à Niort (Deux-Sèvres),126 médecins adressaient aux élus et aux décideurs, un courrier les avertissant des dangers pour la santé publique et leur recommandaient l’abandon de cette technique pour des alternatives plus respectueuses de l’environnement et des ressources.

Ce courrier publié ci-dessous fut suivi, en raison de l’appui d’une grande partie de la population et des organisations environementales, de l’ajournement sine die du projet d’implantation d’un incinérateur dans le Marais Poitevin ou dans tout autre site du département :

févier 2005

A Madame la Présidente de Région
Madame, Monsieur le Député
Madame, Monsieur le conseiller général Double aux Elus de la C.A.N.

Madame, Monsieur,

nous vous adressons cette lettre collective en tant que médecins en charge de la santé de la population de la Communauté d’agglomération de Niort (CAN) et de ses environs.

Nous sommes particulièrement inquiets sur l’évolution du projet du site d’incinération, technique qui induira une augmentation importante de la pollution atmosphérique provenant de la combustion d’éléments hétérogènes contenus dans les ordures ménagères.

La totalité des molécules chimiques contenues dans les effluents (air sortant de la cheminée, mais aussi machefers, eau de lavage, REFIOM, poussières liées aux manipulations ) n’a pas été établie de façon exhaustive.
Mais parmi celles-ci, certaines ont déjà une toxicité confirmée notamment en carcinogénèse : dioxines et furanes, PCB, hexachlorobenzène, hydrocarbures aromatiques, particules ultra-fines,..
S’y ajoutent de nombreux métaux particulièrement toxiques : Cadmium, Chrome, Plomb, Mercure,….

Les normes récentes (dans la mesure où elles sont respectées) obligent à réduire la densité de certains rejets toxiques par m3 de fumées. L’importance du volume d’air sortant de la cheminée et ce qui reste présent dans les cendres permettent toutefois de continuer d’épandre dans l’environnement des quantités non-négligeables d’éléments indésirables.
Pour illustration, la quantité de dioxines /jour émise à la norme de 0,1 ng/m3de fumées pour 100 tonnes d’ordures incinérées /j est supérieure à la somme des DJA (dose journalière admissible OMS) de 3 millions d’enfants de moins de 20 kg.
La diffusion dans l’environnement est suivie par des phénomènes de concentration dans le biotope qui la rendra très hétérogène avec accumulation chez l’Homme, en bout de la chaîne alimentaire.

Outre la pénétration cutanée et pulmonaire, il apparaît difficile d’assurer la sécurité sanitaire alimentaire des produits cultivés ou des animaux élevés aux alentours d’un incinérateur.

Une association significative entre exposition et maladies cancéreuses (poumon, larynx, lymphome) est signalée dans 2/3 des publications rassemblées dans une revue de la littérature, publiée en 2004, concernant des travaux épidémiologiques sur l’exposition aux émissions d’incinérateur.

Des morbi-mortalités associées à des expositions aériennes toxiques répétées ont déjà, par le passé, été trop tardivement prises en compte : asbestose et mésothéliome liés à l’amiante, tabagisme actif puis passif,…

L’abandon du choix de l’incinération des ordures ménagères est impératif afin de ne pas nuire à la santé de la population actuelle et future. D’autres collectivités plus importantes (Toronto, Canberra, ..) s’orientent vers d’autres voies favorisant une réduction déterminée à la source et l’accentuation du tri sélectif.

Nous demandons à nos élus de réviser le choix délétère qui a été effectué pour la CAN.
C’est pourquoi nous éveillons votre attention afin d’acquérir votre soutien.

Veuillez croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de notre vigilance à une politique de prévention de santé.