Paul Connett, Professeur de chimie, Etat de New York,
est venu le 3 juin 2004 en Savoie, à l’invitation de l’association ACALP, pour donner une conférence sur les risques de l’incinération et les solutions alternatives pour le traitement des déchets ménagers.
L’incinérateur de Gilly sur Isère est un malheureux exemple d’un grave dysfonctionnement, qui s’est produit dans la vallée d’Albertville.
Construit en 1984, mis en service en 1985, il avait été présenté aux décideurs et aux citoyens comme beaucoup plus performant que le précédent en matière de filtrage des fumées (au-delà des normes en vigueur !). Arrêté en 2001, il avait "recraché" jusqu’à près de 13 000 fois la norme actuelle de dioxine dans ses fumées. L’industriel n’avait pas communiqué ce résultat d’analyse effectuée quelques mois avant la fermeture de l’usine. Partageant l’inquiétude de ses concitoyens à propos d’un nombre de cancers anormalement élevé (80 cas de cancers dont 25 dans une seule rue), c’est le Maire de Grignon, commune voisine sous les vents de l’usine, qui a fait procéder aux premières analyses.Résultat : sur un rayon de 10 à 20 km autour de l’incinérateur, près de 400 exploitations agricoles ont été touchées voire paralysées du jour au lendemain, 7 000 bêtes abattues, 2 300 tonnes de lait et produits laitiers détruits. Les 10 000 tonnes de fourrage contaminé, sorti des granges en catastrophe et stocké ça et là sans précaution, partiellement détruit par plusieurs incendies, ont été rassemblées au pied de l’incinérateur en vue d’un aménagement paysager… au bord de l’Isère et au-dessus d’une nappe phréatique, après 5 ans de pourrissement !
Près de 300 personnes ont porté plainte entraînant notamment la mise en examen de deux préfets, du directeur et du président du syndicat de gestion des ordures ménagères, de personnels et responsables de la société Novergie et de la Drire, du même Syndicat et de Novergie en tant que personnes morales. Une partie des recours des plaignants a été récemment (après 4 ans d’instruction) déclarée irrecevable au prétexte que ceux-ci auraient mandaté une association qui n’avait pas 5 ans d’existence !
Le versement des aides d’urgence aux agriculteurs par le syndicat de gestion des ordures ménagères a été financé par des prêts de l’Etat et de la Région.