Depuis quelques mois, la Corse se dote de réalisations en matière de gestion des déchets, qui s’inscrivent obligatoirement dans le cadre du Plan Interdépartemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (Piedma) applicable depuis 2002 : déchetteries, qui faisaient cruellement défaut pour les objets encombrants et les toxiques, tri sélectif dans certaines communes, collectes d’emballages au porte à porte, sites d’enfouissement pour la période dite « transitoire ».
Les questions les plus importantes concernent la valorisation des déchets.
Où vont les déchets triés par les citoyens ? Sont ils valorisés et à quel coût ?
Quelles sont les filières de transport et de recyclage ?
Par quels moyens incitatifs le tri et le recyclage vont-ils être développés ?
Comment va être encouragé le compostage de la partie fermentescible des déchets ménagers, qui est un facteur considérable de réduction de la masse et des nuisances ?
Si une réelle politique de réduction des déchets n’est pas mise en place, allons-nous continuer à enfouir près de 95 % des déchets ménagers et assimilés de la Corse ?
En juillet 2006 des études sur les solutions alternatives à l’incinération ont été votées par l’Assemblée de Corse. Puis en janvier 2007, un rapport sur le projet de gestion régional des déchets était annoncé par le Syvadec. Depuis, aucune étude, aucun rapport, aucune déclaration sur un nouveau projet, n’ont été faits. Ce silence nous inquiète.
Il est extrêmement urgent de faire évoluer ce lourd dossier. L’abandon de l’incinérateur nécessite d’être inscrit dans le Piedma. Ce plan n’est plus en conformité avec les orientations issues du Grenelle de l’environnement. Sa révision est incontournable et doit être entreprise sans tarder, sur les deux points qui posent problème : la centralisation des déchets et l’incinération.
Quelle est la stratégie de nos décideurs ? L’immobilisme est-il la réponse ? Vont-ils priver l’ensemble des collectivités de Corse d’équipements de traitement adaptés au contexte géographique et économique de notre île ? Verrons-nous notre région évoluer dans quelques années vers une crise « à la napolitaine » ? Quels sont donc les enjeux et à qui profite la situation ?
Le Collectif contre l’incinération, reste mobilisé en attendant des actes conformes aux déclarations. »