Le président du Syvadec, Syndicat régional pour le traitement des déchets, a confirmé l’abandon de l’incinérateur de façon « définitive et irrévocable » et Monsieur Ange Santini, président du Conseil Exécutif de la CTC, s’est prononcé contre l’incinération lors de l’inauguration du Festiventu.
Le Collectif se réjouit de cette avancée et en prend acte. Nous mesurons le chemin parcouru depuis un an et constatons avec satisfaction que la sensibilisation et la mobilisation ont permis cette évolution du dossier du traitement des déchets.
Dès lors que ce mode d’élimination est abandonné, il faut prévoir dès aujourd’hui des solutions efficaces de traitement à long terme, dans le respect de l’environnement, des deniers publics et des équilibres territoriaux. Se contenter de mettre « provisoirement » nos déchets en décharges risque d’inciter à laisser pourrir la situation pour se retrouver dans 5 à10 ans avec un niveau de déchets à traiter considérable.
Il faut maintenant acter le retrait du projet d’incinérateur et se saisir des dernières évolutions technologiques pour trouver des solutions pérennes.
Nous restons très vigilants et nous attendons très vite une relance du débat, notamment à partir des études que nous avons diffusées en août dernier (voir rubrique Plan alternatif). Nous attendons que notre proposition de plan alternatif fasse l’objet d’un commentaire critique de la part de l’Assemblée de Corse et du Syvadec.
Le débat ne sera rendu possible qu’avec une décision courageuse, mais logique et attendue par de nombreux élus et la population, de mettre en révision le PIEDMA (Plan Interdépartemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés). Les discours doivent être suivis d’effets : la seule façon officielle de renoncer à l’incinération est de modifier ce document qui fait loi et prévoit la centralisation des déchets et « le recours à une unité régionale de traitement thermique avec valorisation énergétique » (UVE) .
En attendant la définition d’un programme alternatif précis, nous demandons aux collectivités de suspendre leur adhésion à un syndicat régional de réalisation qui, ayant abandonné l’incinérateur, n’a pas d’orientation tant qu’un nouveau plan n’est pas établi. Nous les engageons à exiger de la CTC la mise en révision du PIEDMA et l’instauration d’un large débat insulaire.
A défaut, les actions aujourd’hui prévues par le Syvadec risquent d’être une simple « rustine » et de repousser de quelques années (de quelques échéances électorales ?) les choix urgents indispensables dans ce dossier.