Gilly sur Isère, le scandale de la dioxine

Construit en 1984, l’incinérateur de Gilly mis en service en 1985 avait été annoncé beaucoup plus performant (au-delà des normes en vigueur !) que le précédent en matière de filtrage des fumées.

Arrêté en 2001, l’incinérateur avait recraché jusqu’à près de 13 000 fois la norme actuelle de dioxine dans ses fumées. Il avait fonctionné plusieurs mois sans aucun filtre, sans que personne ne le sache. L’industriel n’avait pas communiqué ce résultat d’analyse effectuée quelques mois auparavant la fermeture de l’usine. Partageant l’inquiétude de ses concitoyens à propos d’un nombre de cancers anormalement élevé (80 cas de cancers dont 25 dans une seule rue), c’est le Maire de Grignon, commune voisine sous les vents de l’usine, qui a fait procéder aux premières analyses.

Résultat : les émissions de dioxines ont dépassé 13000 fois la norme.
Sur un rayon de 10 à 20 km autour de l’incinérateur, près de 400 exploitations agricoles ont été touchées voire paralysées du jour au lendemain, 7 000 bêtes abattues, 2300 tonnes de lait et produits laitiers détruits. 10 000 tonnes de fourrage contaminé sorti des granges en catastrophe et stocké ça et là sans précaution, partiellement détruit par plusieurs incendies, ont été rassemblées au pied de l’incinérateur en vue d’un aménagement paysager… au bord de l’Isère et au-dessus d’une nappe phréatique, après 5 ans de pourrissement !

Près de 300 personnes ont porté plainte entraînant notamment la mise en examen de deux préfets, du directeur et du président du syndicat de gestion des ordures ménagères, de personnels et responsables de la société Novergie et de la Drire, du même Syndicat et de Novergie en tant que personnes morales. Une partie des plaignants a été récemment (après 4 ans d’instruction) déclarée irrecevable au prétexte que ceux-ci auraient mandaté une association qui n’avait pas 5 ans d’existence !
Le versement des aides d’urgence aux agriculteurs par le syndicat de gestion des ordures ménagères a été financé par des prêts de l’Etat et de la Région, seul l’exploitant responsable (Novergie –Suez) n’a rien payé.


Voir en ligne : http://acalp.blogspot.com/