Par arrêté interpréfectoral en date du 13 juillet dernier, s’est donc constitué le nouveau Syvadec (Syndicat mixte pour la valorisation des déchets ménagers de Corse) transformant le syndicat d’étude en syndicat de réalisation. Hier, celui-ci est devenu officiel et opérationnel à travers l’élection de son bureau, présidé par François Tatti (1). Election qui s’est déroulée dans la salle de la citadelle de Corte, en présence également de responsables du collectif anti-incinérateur. A l’issue du scrutin, François Tatti a prononcé un discours particulièrement attendu concernant les nouvelles orientations. Dès à présent, le Syvadec va procéder à l’ensemble des transferts de compétences et de gestion, au rapatriement des personnels avec la dissolution du syndicat d’étude. Le débat d’orientation budgétaire aura lieu début septembre tandis que des conventions de gestion transitoire seront signées avec les adhérents. Quant aux objectifs à court et à moyen terme, le premier travail va consister à mettre en conformité certains sites existants en Plaine orientale, dans les Deux-Sorru et à Propriano. Des sites qui concernent le stockage des déchets ménagers, « en capacité plus importante que nous ne le pensions et qui nous permettra de prendre un peu plus de temps pour le choix définitif du moyen de traitement », a expliqué François Tatti. Un film pédagogique Le deuxième point sera de créer des sites de transfert dans tous les bassins pour la récupération des déchets spécifiques comme les déchets électroniques en fin de vie. Le Syvadec n’oublie pas dans ses objectifs de mettre davantage de moyens sur la communication. A ce sujet un film pédagogique de 26 minutes vient d’être réalisé avec Fred et Jamy, de l’émission « c’est pas sorcier ». Ce film sera diffusé à la rentrée dans les écoles et les lycées, « sur internet et dans toutes les manifestations où le Syvadec sera présent », a poursuivi François Tatti. Enfin, sur le long terme, le président a annoncé hier que le syndicat travaillait sur les solutions alternatives de traitement des déchets, « par conséquent la solution de l’incinération peut être abandonnée. D’une part parce qu’elle a suscité une véritable levée de boucliers de la part de la population, et d’autre part parce que l’incinération suscite des inquiétudes, sur le plan national, au niveau de la santé ».
Le collectif à moitié satisfait
Les solutions alternatives qui sont actuellement à l’étude sont le tri mécano-biologique, la méthanisation, la gazéification et enfin le traitement thermique avec pyrolyse des déchets résiduels. Pour le collectif « une avancée a été faite. Mais nous restons vigilants sur deux points : le Syvadec doit remettre en cause le Plan départemental d’élimination des déchets ménagers ; ensuite, jusqu’à quel point on tri et que fait-on du reste ? », a fait remarquer Marie-Dominique Loye. Le collectif proposera d’ailleurs le 9 août un plan alternatif basé sur le tri mécano-biologique.
M.G.