Le Padduc est élaboré par l’organe exécutif de la Collectivité Territoriale de Corse (CTC). Il doit fixer les objectifs du développement économique, social et culturel de l’île, ainsi que ceux de la préservation de son environnement. Arrêté le 24 juillet 2008 par le Conseil exécutif, il fera l’objet d’un débat à la rentrée.
S’appuyant sur le Piedma (Plan Interdépartemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés), le projet de Padduc, dans la version de juin 2008, précise sans équivoque que le mode de traitement des déchets est la valorisation énergétique par traitement thermique, c’est à dire l’incinérateur.
Dans la version arrêtée le 24 juillet rien n’a changé concernant les déchets. Page 120, dans le paragraphe "Orientations", un seul point a été modifié et la note (2) a été supprimée :
Version juin 2008 (page 119) :
"mise en place d’une unité unique de valorisation énergétique (2) -U.V.E.- pour les déchets qui n’auront pas pu faire l’objet de valorisations matière. Cette installation serait localisée à proximité immédiate de la voie ferrée"
(2) Valorisation énergie ne veut pas nécessairement dire incinération : d’autres solutions techniques permettent tout autant la valorisation énergétique
Version 24 juillet 2008 (page 120) :
"traitement par la voie de la valorisation énergétique, conformément aux préconisations officielles, pour les déchets qui n’auront pas pu faire l’objet de valorisations matière. Cette installation serait localisée à proximité immédiate de la voie ferrée."
Ce qui veut dire que le projet de Padduc, en s’appuyant sur le Piedma actuel, préconise l’incinérateur…
Pourtant, le 11 juillet 2008, suite à l’audition du Syvadec à huis clos en commission élargie, le président de l’assemblée de Corse avait déclaré renoncer à l’incinération et que le mode de traitement serait probablement la méthanisation, avec une, deux ou trois unités.
Il n’est pas possible de faire cadrer le Piedma de 2002 avec des unités de méthanisation puisque ce sont des unités de valorisation énergétique non thermique ; par ailleurs elles devraient forcément être implantées à proximité des plus gros gisements, notamment urbains. En effet, il est exclu de transporter des déchets fermentescibles sur de longues distances pour alimenter une seule unité. Il faut nécessairement revoir l’organisation et préconiser un traitement décentralisé. Il n’est donc pas possible d’éviter la révision du Piedma concernant la nature et le nombre des unités de traitement.
Il y a un décalage inquiétant entre les déclarations et les textes ou projets de textes qui feront loi…
Voir des extraits du PADDUC Juin 2008, fichier PDF.