Article mis en ligne le samedi 5 janvier 2008 (site de l’association Mille Babords)
Les incinérateurs d’ordures ménagères produisent d’autres déchets hautement toxiques : les mâchefers, qui représentent 30% du poids de ce qui est brûlé.
Ces matières contiennent des métaux lourds comme du plomb, du cadmium, du mercure et des polluants persistant, comme les dioxines, on les utilise comme remblais, en se basant sur une circulaire non-conforme au droit européen.
Quel rapport y a-t-il entre :
La fin des fêtes, avec ses repas en famille, ses huîtres et coquillages ;
Le grenelle de l’environnement sur les déchets qui s’est terminé le 21 décembre dernier ;
Les élections Municipales, Cantonales et Régionales à venir ;
Et les mâchefers d’incinération des ordures ménagères ?
100 000 tonnes de mâchefers par an
Avec les méga-installations d’incinération de Fos sur Mer, 100 000 tonnes de résidus de combustions, que l’on appelle des mâchefers vont être produits annuellement. Pour chaque tonne de déchets ménagers incinérés, l’incinérateur produira 300Kgs de déchets toxiques, que sont ces mâchefers et 50 Kgs de déchets hautement toxiques, que sont les REFIOM (résidus de fumées d’incinérateurs d’ordures ménagères).
Au mépris de la Directive Européenne réglementant la nature des déchets inertes pouvant être recyclés dans les travaux publics, ces déchets toxiques que sont les mâchefers, qui contiennent des métaux lourds, et des polluants organiques persistants, sont disséminés un peu partout.
Comme pour la pollution du Rhône par les PCB, ces doses de polluants se répandent dans les eaux, se sédimentent en partie, s’accrochent aux végétaux, mais surtout se fixent dans les graisses animales et contaminent toute la chaîne alimentaire.
Un danger durable
Ces contaminations ne sont pas de courte durée, elles persisteront durant plusieurs dizaines, voire centaines d’années. A cause de ces disséminations de polluants, dans très peu de temps, nous ne pourrons plus manger ni coquillages, ni poissons de la Méditerranée. Il est désormais interdit de consommer les poissons du Rhône.
A l’issue du Grenelle sur les déchets on apprend, que l’incinération est encouragée mais que, curieusement, la scandaleuse circulaire de 1994 qui régit les mâchefers, va être abrogée. Nous demandons à ce que ces déchets ne soient plus considérés comme inertes, et que les salariés des incinérateurs encore existant, soient protégés de ces scories à caractère cancérigène, mutagène et repro-toxique (CMR) de ces scories.
Durant son mandat, le Maire de Marseille, Président de la CU MPM, a imposé ce mode de traitement des ordures ménagères le plus polluant, au prétexte de fermer la décharge d’Entressen. Pendant 23 ans les électeurs contribuables vont payer la facture, si la justice ne met pas un terme à cet incinérateur. La décharge d’Entressen perdurera certainement pour recevoir les mâchefers au devenir incertain. L’ensemble de ces problèmes sanitaires et environnementaux sera évoqué lors de cette conférence citoyenne.
Conclusion
Quand on assassine quelqu’un ,le problème ensuite c’est comment se débarrasser du corps. Quand on incinère les déchets ménagers (au lieu de les recycler !), le problème c’est que faire des résidus solides, les mâchefers, ces cailloux grisâtres bourrés de polluants en tout genre qui représentent en poids 30% des déchets initiaux. Entre des études toxicologiques alarmantes et une législation pleine de trous, la question des mâchefers hypothèque l’avenir du projet d’incinérateur de la communauté urbaine de Marseille à Fos-sur-Mer.
Va-t-on, comme c’est annoncé, les envoyer en Espagne pour construire des routes, jusqu’à ce que ce soit interdit par les futures législations européennes ? Ou va-t-on tout simplement les stocker à la décharge d’Entressen, jusqu’à ce qu’une loi tenant enfin compte de leur composition réelle oblige à les confiner comme des déchets très toxiques (ce qui risque de coûter bonbon) ?
Les experts des associations écologistes feront le point sur ce qu’ils ont découvert de ce problème où s’entremêlent la chimie, l’économie, l’épidémiologie et le Droit.
PROGRAMME
14 heures : accueil, stands associatifs
15 heures : Conférences
Pourquoi la politique publique est-elle irresponsable ? Jean-François Friolet, Formateur sécurité-environnement,
La production des polluants dans les incinérateurs et leur fixation dans les mâchefers Maurice Sarazin, Ingénieur, Pdt de l’APPEL
Les particules : leurs mécanismes de toxicité et de contaminations par Gilles Nalbonne, Directeur de recherches Inserm,
Les impacts sanitaires et environnementaux des mâchefers par Françis Glémet, Pharmacien industriel
Les enjeux juridiques pendant et après le Grenelle sur les déchets par Sébastien Lapeyre, chargé de campagne incinération au CNIID
18 heures : Apéro Rap avec Duval MC
Contact presse :
jean-francois.friolet@laposte.net 06 61 58 79 70
Liste des associations signant l’appel à cette conférence citoyenne
ADEBVH, AMIES, APPEL, FRCGF, MCI, Recyclons13, Greenpeace-Marseille