L’incinération des déchets est une solution du passé
(L’accumulation des déchets ne constitue pas une bonne raison pour construire un incinérateur, appelé pudiquement « unité de valorisation énergétique ».
L’absence de prévision dans ce domaine depuis des décennies conduit aujourd’hui à ce mauvais choix : brûler les déchets pour faire disparaître les insupportables décharges, mais produire inéluctablement des déchets plus toxiques encore.
Malgré la haute technologie développée, les filtres laissent passer dans l’atmosphère des cocktails de produits chimiques dangereux, dont les plus connus sont les dioxines. Les résidus solides (mâchefers et cendres) sont eux-mêmes toxiques.
L’incinérateur, construit pour 25 ans, est polluant et dangereux pour la santé, cher, peu évolutif. Il crée peu d’emplois au regard des investissements concédés. De plus, il va nuire au développement économique en portant atteinte au tourisme, basé sur l’image de nature préservée de la Corse, et à l’agriculture, basée sur des productions de qualité.
L’investissement de départ est d’au moins 150 millions d’euros, avec des coûts d’entretien élevés (les filtres par exemple), qui augmentent avec les années et l’évolution des normes, générant une charge croissante pour l’usager. Il crée au maximum 30 emplois et les bénéfices tirés des contrats déséquilibrés que les collectivités locales passent avec l’exploitant repartent chez les actionnaires ou les stock options des grandes multinationales.
Devant l’ampleur des problèmes issus des incinérateurs (nuisances graves, coût exorbitant, pannes), l’Europe toute entière sort de l’incinération. Devant l’ampleur des problèmes issus des incinérateurs (nuisances graves, coût exorbitant, pannes), l’Europe toute entière sort de l’incinération. Faudra t-il que la Corse y rentre, alors qu’elle a réussi à préserver son riche patrimoine naturel ?
Pour que dans 10 ans ils ne nous disent pas : on ne savait pas !
Les conventions internationales sur la protection de la santé et de l’environnement ordonnent qu’en 2020 il n’y ait plus de production de Polluants Organiques Persistants (POP) dont les dioxines.
Que ferons-nous de cet incinérateur, générateur de POP, qui aura empoisonné la chaîne alimentaire et contaminé notre environnement ?
Que seront devenus nos produits de qualité : fromages, miel, farine de châtaigne, huile, vins, etc. ?
Quelles conséquences auront, en termes de coûts et de nuisances, la centralisation du traitement et le transport par route et rail de la quasi totalité des déchets non triés, des résidus et imbrûlés ?
La Corse mérite un projet ambitieux, à l’image de ses richesses naturelles.
De vraies solutions d’avenir existent, elles sont adaptées à sa géographie et à son économie. La priorité doit être donnée au recyclage, au plus près des lieux de production des déchets (réduction, tri, compostage, valorisation des Alors que les ressources naturelles mondiales s’épuisent, les déchets recyclables constituent des matières premières qu’il serait absurde de brûler.
Inspirons-nous des expériences menées ailleurs, améliorons-les, l’échelle de la Corse le permet !