Pour en finir avec la pollution des barbecues !

Certains "scientifiques prétendent que cette pollution est pire que celle des incinérateurs

Pour en finir avec la pollution des barbecues évoquée par certains « scientifiques »

par Maurice Sarazin, Ingénieur Association l’Appel

Certes, un barbecue, les feux de forêts et autre incinération post mortem, produisent des dioxines et autres saletés, mais dans des quantités annuelles, à mon avis, bien plus modestes que l’incinération des déchets qui fonctionne 365 jours par an, sur des capacité annuelles énormes.
Pourtant, des hommes, bardés de diplômes et de suffisance quant à l’immensité de leur petit savoir universitaire très fractionnaire et d’autant plus étroit qu’il est plus spécialisé, se permettent d’affirmer de telles inepties.
Les questions, que je pose à ceux-ci, sont les suivantes : quand vous affirmez que les incinérateurs modernes, après 2005, ne produiront que 20 g de dioxines par an sur le territoire national, vous vous basez sur la norme de 0,1 nanogramme de dioxine, en oubliant que :
1°) Il n’y aura que deux mesures officielles par an. Lesdites mesures se font sur des prélèvements normalisés de fumées, durant 6 à 8 heures (de façon non continue), qui ne représentent même pas le 10 000e du temps annuel de fonctionnement ! Sachant que les exploitants sont nécessairement informés de la date du prélèvement, que ce sont eux qui choisissent l’organisme de prélèvement puis le labo d’analyse et qu’ils en assument les coûts, il est évident qu’ils ont la possibilité de mettre l’installation dans les meilleures conditions pour avoir un taux de dioxine très bas. C’est aussi peu sérieux que si la gendarmerie nationale délivrait un certificat annuel de sobriété à un ivrogne notoire, à la suite d’un ou deux contrôles annuels d’alcoolémie, effectués sur rendez-vous avec un préavis d’au moins 48 heures !
2°) La réglementation autorise ces incinérateurs à fonctionner jusqu’à 60 h par an et par périodes maximales de quatre heures à la fois, sans aucun traitement de fumée (pour faire face aux périodes d’incidents de filtration ou de déclenchement de turboalternateur, qui obligent à évacuer directement à l’atmosphère les gaz chauds et tout leur contenu polluant, afin de préserver les équipements).
3°) Durant ces 60 heures, le taux de dioxine dans les fumées peut être de 2 000 à 4 000 fois supérieur au seuil légal de 0,1 nanogramme (exemple de Gilly sur Isère, dépourvu de traitement de fumées). Ceci signifie une augmentation possible des émissions de dioxines annuelles de l’ordre de 33 fois la valeur calculée par ces éminents « scientifiques ».
4°) Lesdits scientifiques peuvent-ils expliquer où ils puisent leurs informations ? Quelles mesures officielles sont effectuées sur les barbecues ? À ma connaissance personne ne s’est soucié de les quantifier ! Quant aux feux de forêts, c’est du même niveau d’estimation à la louche, allant dans le sens qui leur convient le mieux !
Mes conclusions sont les suivantes : ces affirmations de certains scientifiques, répétées sans vergogne par les pro incinérateurs de tous poils, décrédibilisent lesdits scientifiques et rend suspecte leur soi-disant indépendance. Quant à l’honnêteté intellectuelle, on voit ce qu’il en est face à la puissance financière du lobby de l’incinération !
D’autre part, et pour en finir avec l’imbécillité de ceux qui raisonnent avec leur portefeuille au lieu de faire appel à ce qui leur reste d’intelligence, il importe de prendre en considération ce qui suit :
 l’incinération n’est pas un moyen indispensable au traitement des déchets, d’autres moyens moins polluants, moins onéreux et avérés existent (voir les Portes d’Alsace, par exemple) ;
 les dioxines sont aujourd’hui reconnues comme particulièrement nocives pour la santé humaine ;
 même si les quantités réellement émises par l’incinération étaient aussi faibles que le prétendent lesdits scientifiques, les quantités émises naturellement (feux de forêts notamment) existent sans que l’on puisse les maîtriser.
Est-il donc besoin d’en rajouter pour des raisons n’ayant rien à voir avec la nécessité de traiter nos déchets ?
Maurice SARAZIN.


Voir en ligne : http://www.lappel.net/