Ile de La Réunion et gestion des déchets, errances et similitudes avec l’île de Corse

Les îles sont souvent les territoires ciblés pour des projets industriels qui vont à l’encontre du bon sens et d’une "saine" gestion des déchets, tant au sens de la santé que des finances.
L’île de La Réunion, à plus de 9 000 km de la Corse, avec une population deux fois et demie supérieure, est confrontée à cette problématique. La situation réunionnaise actuelle présente de nombreuses similitudes avec la nôtre.

Lire le communiqué, "Le fiasco de la gestion des déchets à La Réunion", publié à l’occasion de l’enquête publique sur un projet d’incinérateur. Il nous apporte un éclairage intéressant sur les blocages, les échecs passés et prévisibles, ainsi que les combats menés.

Il devrait pousser nos décideurs à réfléchir sur les mauvais choix et les voies dangereuses à éviter, alors que nous avons jusqu’à présent réussi à ne pas laisser implanter ce redoutable outil appelé "UVE", unité de valorisation énergétique, qu’est l’incinérateur dommageable à plusieurs titres. Par ailleurs le modèle économique des centres multifilières pour produire des CSR (combustibles solides de récupération issus des usines de tri-préparation, autrement dit TMB) présente lui aussi des risques de dérive.

L’urgence est à la PREVENTION. La loi établi une hiérarchie dans la gestion des déchets ; c’est à dire la réduction et la priorité aux ACTIONS EN AMONT, notamment le tri à la source, dans les foyers, les entreprises, les établissements scolaires et de santé, etc., avant que tous les déchets ne soient mélangés.

C’est une réorganisation sur tout le territoire, qui permet de réduire rapidement les déchets résiduels et les coûts à long terme, sans attendre des solutions "miracles", qui de toute façon ne pourraient être opérationnelles avant au moins 3 ou 4 ans. Allons-nous continuer à enfouir, stocker en balles, exporter, en laissant les finances des collectivités exsangues ? Les retours d’expérience positifs et efficaces de la démarche "Zéro Déchet, Zéro Gaspillage" sont de plus en plus nombreux en Europe, en France et aussi en Corse sur une dizaine de communes de Calvi-Balagne.

Nous sommes plus que jamais dans une situation d’urgence, bientôt sans exutoire. Le pourrissement de la situation ne doit pas profiter aux pires solutions, qui laissent le marché des déchets à des intérêts opposés à l’intérêt général de la population de notre île.

Plus que jamais, sortons des querelles dommageables, trop souvent d’origine politicienne, opposant Collectivité de Corse et Communautés d’Agglomération et de Communes. Trouvons les moyens incitatifs, juridiques et pédagogiques pour la mise en place des Plans votés par les élus à la Collectivité de Corse, qui sont la loi en matière de déchets.

P.S. Pour info, réécouter un extrait du documentaire de J.M. Schiavo "Zeru Frazu" (4 min) sur l’expérience de Thann Cernay en Alsace et les conseils des élus, Michel Knoerr, ancien président du SMTC et Jacques Muller, ancien sénateur du Haut Rhin et ancien maire de Wattwiller. Tous deux sont venus en Corse pour nous expliquer leur expérience, après abandon du projet de reconstruction d’un incinérateur et d’une usine de TMB.


Voir en ligne : https://www.zinfos974.com/Le-fiasco...

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