Les cancers liés à l’environnement - Environnement et santé durable

Conférence du Professeur Dominique BELPOMME à BASTIA

Le Collectif contre l’incinération des déchets en Corse a organisé, le 22 mai 2007, une conférence sur les dangers sanitaires liés aux polluants et en particulier ceux produits par les incinérateurs.

Les causes des cancers ne sont pas seulement celles que l’on croyait. Loin de tenir uniquement à notre mode de vie, elles sont en fait en grande partie liées à la pollution de l’environnement par les produits chimiques, l’amiante, les pesticides, les dioxines, certains additifs alimentaires...

Le Professeur Dominique Belpomme, cancérologue à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, président fondateur de l’Artac (Association pour la Recherche Thérapeutique Anti Cancéreuse) a initié et lancé l’APPEL DE PARIS, déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la pollution chimique.

Les résultats de l’expertise de 68 experts internationaux ayant élaboré les 164 mesures du Mémorandum de l’« Appel de Paris » pour protéger la santé et surtout réduire le nombre de déclenchements de cancers, publiés le 9 novembre 2006, confirment les faits suivants :

« Il est aujourd’hui scientifiquement avéré que les incinérateurs, même lorsqu’ils sont mis aux normes pour limiter les émissions de dioxines, sont susceptibles de provoquer des effets sanitaires nocifs, car l’incinération peut induire de nombreuses autres substances CMR – Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques -, actuellement non prises en compte dans l’établissement des « normes ».

De plus, en cas d’utilisation des déchets électriques et/ou électroniques ou encore d’autres types contenant des retardateurs de flammes, l’incinération émet des vapeurs de brome, 45 fois plus réactives que le chlore vis-à-vis de l’ozone stratosphérique : il en résulte que, selon la plupart des experts, l’incinération peut participer à la destruction de la couche d’ozone.

L’incinération des déchets est donc en l’état extrêmement dangereuse, sans garantie de sécurité sanitaire, polluante pour l’environnement et de plus insuffisamment rentable économiquement. C’est la raison pour laquelle, en vertu de la mesure 145 du Mémorandum de l’Appel de Paris, il a été proposé un moratoire pour la construction de tout nouvel incinérateur et pour toute autorisation de co-incinération. »


Voir en ligne : Artac

Portfolio

Messages

  • en février 2005, à Niort (Deux-Sèvres),126 médecins adressaient aux élus et aux décideurs, un courrier les avertissant des dangers pour la santé publique et leur recommandaient l’abandon de cette technique pour des alternatives plus respectueuses de l’environnement et des ressources.

    Ce courrier publié ci-dessous fut suivi, en raison de l’appui d’une grande partie de la population et des organisations environementales, de l’ajournement sine die du projet d’implantation d’un incinérateur dans le Marais Poitevin ou dans tout autre site du département :

    févier 2005

    A Madame la Présidente de Région
    Madame, Monsieur le Député
    Madame, Monsieur le conseiller général Double aux Elus de la C.A.N.

    Madame, Monsieur,

    nous vous adressons cette lettre collective en tant que médecins en charge de la santé de la population de la Communauté d’agglomération de Niort (CAN) et de ses environs.

    Nous sommes particulièrement inquiets sur l’évolution du projet du site d’incinération, technique qui induira une augmentation importante de la pollution atmosphérique provenant de la combustion d’éléments hétérogènes contenus dans les ordures ménagères.

    La totalité des molécules chimiques contenues dans les effluents (air sortant de la cheminée, mais aussi machefers, eau de lavage, REFIOM, poussières liées aux manipulations ) n’a pas été établie de façon exhaustive.
    Mais parmi celles-ci, certaines ont déjà une toxicité confirmée notamment en carcinogénèse : dioxines et furanes, PCB, hexachlorobenzène, hydrocarbures aromatiques, particules ultra-fines,..
    S’y ajoutent de nombreux métaux particulièrement toxiques : Cadmium, Chrome, Plomb, Mercure,….

    Les normes récentes (dans la mesure où elles sont respectées) obligent à réduire la densité de certains rejets toxiques par m3 de fumées. L’importance du volume d’air sortant de la cheminée et ce qui reste présent dans les cendres permettent toutefois de continuer d’épandre dans l’environnement des quantités non-négligeables d’éléments indésirables.
    Pour illustration, la quantité de dioxines /jour émise à la norme de 0,1 ng/m3de fumées pour 100 tonnes d’ordures incinérées /j est supérieure à la somme des DJA (dose journalière admissible OMS) de 3 millions d’enfants de moins de 20 kg.
    La diffusion dans l’environnement est suivie par des phénomènes de concentration dans le biotope qui la rendra très hétérogène avec accumulation chez l’Homme, en bout de la chaîne alimentaire.

    Outre la pénétration cutanée et pulmonaire, il apparaît difficile d’assurer la sécurité sanitaire alimentaire des produits cultivés ou des animaux élevés aux alentours d’un incinérateur.

    Une association significative entre exposition et maladies cancéreuses (poumon, larynx, lymphome) est signalée dans 2/3 des publications rassemblées dans une revue de la littérature, publiée en 2004, concernant des travaux épidémiologiques sur l’exposition aux émissions d’incinérateur.

    Des morbi-mortalités associées à des expositions aériennes toxiques répétées ont déjà, par le passé, été trop tardivement prises en compte : asbestose et mésothéliome liés à l’amiante, tabagisme actif puis passif,…

    L’abandon du choix de l’incinération des ordures ménagères est impératif afin de ne pas nuire à la santé de la population actuelle et future. D’autres collectivités plus importantes (Toronto, Canberra, ..) s’orientent vers d’autres voies favorisant une réduction déterminée à la source et l’accentuation du tri sélectif.

    Nous demandons à nos élus de réviser le choix délétère qui a été effectué pour la CAN.
    C’est pourquoi nous éveillons votre attention afin d’acquérir votre soutien.

    Veuillez croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de notre vigilance à une politique de prévention de santé.

  • comme à Niort en 2005, les médecins de la région clermontoise, s’affirment contre un projet d’implantation d’un incinérateur :

    Puy-de-Dôme : 466 médecins lancent une pétition contre un incinérateur
    AFP 19.04.07 | 17h28

    Un collectif de 466 médecins du Puy-de-Dôme va diffuser à partir de la semaine prochaine une pétition appelant la population à s’opposer à un projet de construction d’un incinérateur sur la commune de Clermont-Ferrand, a indiqué jeudi un porte-parole du collectif. "Nous souhaitons que la population vienne en renfort pour nous accompagner dans notre démarche", a déclaré à l’AFP le Dr Jean-Michel Calut, médecin généraliste à Lempdes (Puy-de-Dôme) et l’un des porte-parole du collectif de médecins opposés à la construction de l’incinérateur. "Cet outil est dangereux pour la santé de la population, comme l’ont montré des études récentes de l’Institut national de veille sanitaire (InVS)", a souligné M. Calut. Les signataires de la pétition, qui se déclarent "en état de légitime défense par rapport à (leur) santé", s’engagent à "mettre en oeuvre toutes les actions nécessaires" pour empêcher la construction de l’incinérateur. Le texte sera diffusé dans des pharmacies, commerces et lieux publics, notamment par l’intérmédiaire d’associations de protection de l’environnement. Le préfet du Puy-de-Dôme devrait d’ici l’été décider d’autoriser ou non la construction de l’incinérateur, d’une capacité de 170.000 tonnes, chargé d’éliminer les déchets résiduels des 660.000 habitants du Puy-de-Dôme et du nord de la Haute-Loire. Un avis défavorable a été rendu en mars par la commission d’enquête. Selon une étude épidémiologique rendue publique en novembre 2006 par l’InVS, l’augmentation de certains cancers chez les populations exposées aux fumées des incinérateurs d’ordures est "significative".

  • je soutiens complétement ce point de vue et l’opposition des corses à un incinérateur , dans le droit fil de l’appel pour un avenir sans incinérateur que j’ai lancé avec danny Dietmann

    Corinne Lepage

  • non à la pollution même lorsqu’il de nous protéger contre nos déchets